Moran, lead developer et ambassadeur Proch’Orientation

Le numérique est particulièrement porteur d’emplois en Hauts-de-France avec 1 285 emplois créés en 2021. Parmi les métiers qui recrutent le plus, celui de lead developer. C’est le poste qu’occupe Moran Bourlet sur le site de Recherche et Développement (R&D) de la société Saint-Gobain à Compiègne (60). Cette société mondiale conçoit, produit et distribue des matériaux et services pour l'habitat et l'industrie. Interview d’un passionné touche-à-tout.

Quel est votre parcours scolaire et professionnel ?

« Je n’ai aucun diplôme dans le secteur informatique, j’ai découvert la programmation en classe prépa. Je trouvais ça intéressant de pouvoir créer des choses juste en tapant sur un clavier d’ordinateur. C’est vite devenu une passion et je me suis formé seul au domaine. A l’issue des 2 ans de prépa, j’ai décidé de poursuivre mes études en école de commerce car le statut de chef d’entreprise m’intéressait. En tant qu’étudiant, j’arrondissais mes fins de mois en proposant mes services en programmation aux entreprises. J’ai même créé une application mobile à la fin de mes études ! Diplômé de mon master en science de l’innovation et de l’entreprenariat, je n’osais pas candidater sur un poste en informatique. Les offres d’emploi exigeaient d’avoir un diplôme et de l’expérience dans ce domaine. Heureusement, mon parcours atypique a résonné chez Saint-Gobain où je travaille maintenant depuis 6 ans. Mon niveau bac+5 et les applications que j’ai créées m’ont ouvert la voie. Le message que je souhaite transmettre : quand on s’investit dans une passion, on peut vite exceller dedans. »

En quoi consiste votre métier ?

« Le service Recherche et Développement a pour mission de fournir une solution ou un nouveau produit aux différentes branches du groupe qui ont besoin d’améliorer un processus de fabrication. Je suis dans la branche qui s’occupe du vitrage isolant et du vitrage automobile. Je traduis les besoins de mes clients en langage informatique. Les métiers de l’industrie sont complexes, la problématique doit donc être bien comprise pour pouvoir créer le programme qui réglera le problème. Pour cela, je pose beaucoup de questions et je fais reformuler les clients afin d’obtenir le plus de précisions possibles. Selon le projet, je peux travailler seul ou en équipe. Chaque projet s’étend sur une année en moyenne et je travaille sur 2 à 3 projets en parallèle. Un exemple ? Nous avons créé une solution mesurant les performances des lignes de fabrication du vitrage isolant. Grâce à une interface web, on peut voir en direct ce qui se passe sur la ligne de production et mesurer ainsi la performance.Je dois sélectionner les technologies les mieux adaptées aux projets sur lesquels je travaille. Les nouvelles technologies évoluent tellement vite, il faut être à l’affût des nouvelles pratiques pour avoir la solution la plus sécurisée. J’accompagne aussi des développeurs juniors (stagiaires, apprentis, jeunes recrues) pour les aider à monter en compétences. C’est le côté humain de mon métier que j’aime beaucoup. »

A quoi ressemble votre quotidien ?

« Je suis quasiment à 100% en télétravail et une connexion au réseau me suffit pour travailler. J’échange beaucoup avec mes collègues via un tchat en ligne et par mails. Saint-Gobain est implanté dans 75 pays, je peux donc être amené à voyager partout dans le monde. Cela permet de vérifier que la solution proposée convient, sinon elle peut être ajustée en direct. J’ai beaucoup de réunions en anglais avec mes clients. Je fais aussi régulièrement le point avec ma cheffe de service sur les projets en cours (délais, solutions techniques retenues…). Je travaille à mi-temps car j’ai aussi ma propre entreprise de programmation et je développe également des jeux vidéo. »

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite suivre votre voie ? 

« Il faut être curieux et aussi très rigoureux car le développement informatique demande d’être consciencieux et méthodique pour bien étudier le problème. Attention à ne pas sauter sur la première solution à laquelle on pense ! Il y a une approche logique des choses. Mais il n’y a pas besoin d’être un boss en mathématiques, je n’en fais pas régulièrement. Je dois aussi être diplomate, pédagogue et ouvert à la critique lorsque je valide le code* des collègues. La règle est « on critique le code on ne critique pas la personne ». Il existe plein de sous-domaines dans ce secteur, vous trouverez toujours quelque chose qui vous plaira selon votre profil : la création de page web si vous êtes plutôt créatif, l’analyse de données si vous aimez les statistiques … Personnellement, je continuerai d’évoluer dans le domaine de l’informatique pour relever de nouveaux défis. »

 *écriture de lignes pour donner un ordre à l’ordinateur

Si le métier de lead developer t’attire, n’hésite pas à faire un stage de quelques jours pendant les vacances scolaires grâce à la convention de stage Proch’Orientation.

Moran Bourlet est ambassadeur des métiers Proch’Orientation. Si vous êtes enseignant et que son témoignage vous a intéressé, n’hésitez pas à le solliciter pour une intervention en classe.