Jéromine, conductrice de train et ambassadrice Proch’Orientation

Jéromine se décrit comme « menue et coquette », une image qui ne colle pas toujours au métier de conducteur de train dans l’imaginaire collectif. C’est pour lutter contre ce type de préjugé que cette fille et petite-fille de cheminots a à cœur de parler de son métier pour mieux le faire connaître.

Quel est votre parcours ?

« J’ai exercé durant 3 ans en tant qu’infirmière à Clermont-Ferrand (63) puis j’ai décidé de me reconvertir. Mon père, cheminot à la SNCF, m’a toujours parlé de son métier avec passion et j’ai toujours aimé conduire. Alors pourquoi ne pas devenir conductrice de train ? J’ai regardé les offres d’emploi sur le site de la SNCF, j’ai postulé et ai rapidement enchaîné les différentes étapes du processus d’admission : entretiens téléphoniques, tests psychotechniques, visite médicale de sécurité, etc. Une fois ma candidature acceptée, j’ai suivi une formation gratuite et rémunérée alliant la théorie et la pratique pendant 18 mois. C’est sécurisant et motivant d’être sûr d’avoir un emploi à l’issue de la formation. »

En quoi consiste votre métier ?

« Ma mission consiste à emmener des voyageurs d’une ville à l’autre en toute sécurité. La sécurité est la priorité à la SNCF : tout est réglementé. Chaque conducteur a un sac professionnel contenant divers outils : guide du conducteur, lampe de poche, tournevis… Ce kit sert à réagir en cas de panne ou d’accident. Lorsque cela arrive, tout doit être retracé dans un carnet pour savoir si la procédure réglementaire a bien été appliquée (quelle fiche du guide a été utilisée, heure de l’incident, etc.). Il faut être rigoureux, réactif et savoir bien gérer son stress ! C’est un métier solitaire, je suis seule à gérer le tableau de bord dans ma cabine. Même le contrôleur de train n’a pas le droit de venir me voir pendant que je conduis, je dois rester concentrée sur ma route. » 

Comment sont organisées vos journées ?

« Je conduis des lignes TER (Transport Express Régional). Je prends mon service à Saint-Quentin (02) et mes trajets vont jusqu’à Compiègne (60), Amiens (80), Laon (02) et Aulnoye-Aymeries (59). Je peux faire 3 allers-retours par jour. J’arrive 1h avant ma prise de service pour prendre connaissance de plusieurs informations (type de train que je vais conduire, travaux et incidents éventuels sur la ligne...). Je vérifie aussi que le matériel de mon véhicule fonctionne bien (feux avant, radio…). J’ai un contrat de 35h par semaine et mes horaires sont très aléatoires : je peux commencer à 4h comme à 16h. Toujours dans un souci de sécurité, nous devons respecter une période de repos de 14h entre 2 journées de travail. Je connais mon emploi du temps 1 semaine à l’avance. Il m’arrive de devoir dormir hors de mon domicile et je peux aussi être amenée à travailler le week-end. Il faut être investi pour exercer ce métier qui a une responsabilité envers les voyageurs. Je m’y sens bien car je me sens utile. »

Avez-vous facilement trouvé votre place en tant que femme ? 

« A part quelques blagues sexistes durant ma formation, je n’ai jamais eu de problème avec mes collègues. C’est un métier ouvert aux femmes : nous sommes 4 conductrices à Saint-Quentin. J’évolue dans une ambiance très familiale, tout le monde se tutoie. C’est une entreprise bienveillante et à l’écoute de ses salariés. Que vous soyez une femme ou un homme :  il ne faut pas hésiter à se renseigner sur nos métiers, il y aura toujours de l’embauche car nos trains ne sont pas automatisés ! » 

Jéromine Pannet est ambassadrice des métiers Proch’Orientation. Si vous êtes enseignant et que son témoignage vous a intéressé, n’hésitez pas à la solliciter pour une intervention en classe.