« Je suis originaire d’Isbergues (62), j’ai 32 ans. Après le bac, j’ai suivi une licence à Lille I en biologie. J’ai continué avec un Master spécialisé sur les cellules souches à Paris 7, puis une thèse en lien avec cette thématique à l’Institut Pasteur de Paris. Je suis revenue en Hauts-de-France en 2014 pour apporter mon expertise dans une équipe de l’EGID (l’Institut européen de génomique du diabète), au sein de l’unité mixte du professeur Bart Staels. »
« Ce prix au mérite donne de la visibilité à notre action en mettant à l’honneur des jeunes femmes au début de leur carrière. C’est important. Il ne s’agit pas d’une question de féminisme, mais il faut admettre qu’aux postes importants, les femmes sont largement moins présentes.
C’est aussi un tremplin pour mettre en lumière nos travaux. Avec ce prix, je vais notamment pouvoir financer ma participation à des grands colloques et nourrir des collaborations internationales. »
« Je travaille sur le lien entre l’horloge biologique et son impact sur le métabolisme. Dans la vie, nous avons un rythme sur 24 heures. Les cellules ont elles aussi un rythme, qui est régulé par nos activités, par l’alimentation, etc. Notre travail consiste à comprendre le lien entre les perturbations de cette horloge biologique (des problèmes de sommeil, le décalage horaire, une exposition excessive aux lumières bleues…) qui entraînent des pathologies, comme par exemple le diabète et l’obésité, et la régénération du muscle. »
« La chronobiologie est un sujet d’étude encore récent. Nous n’en sommes qu’aux premières expériences. On modifie le schéma pour voir l’impact sur la régénération des cellules souches. Nous savons par exemple que les brûlures de la peau cicatrisent beaucoup mieux lorsqu’elles surviennent de jour plutôt que de nuit. Cet exemple confirme que le travail de nuit est plus perturbant pour l’organisme. On sait aussi que les infirmières de nuit développent notamment davantage de cancers du sein, du fait de leurs horaires décalés. »
« Il est toujours difficile de se donner des échéances. Le temps de la recherche scientifique est un temps long et les travaux mettent souvent 5 à 10 ans à sortir. Mais on sait que l’utilisation des cellules souches offre des perspectives intéressantes. C’est clairement une thérapie d’avenir, sur laquelle on compte beaucoup. On le voit par exemple dans le cadre de maladies génétiques qui entraînent des myopathies. L’enjeu de la chronobiologie pourra nous permettre d’optimiser encore la régénération musculaire et savoir quand les introduire pour qu’elles soient le plus efficaces possibles. Cela permettra aussi d’améliorer encore nos connaissances pour apporter des éléments de réponse en mode préventif, par exemple dans le cadre de la phase de récupération des sportifs. »
« Lille apporte une grosse expertise sur les questions d’ordre métabolique. L’Institut Pasteur est un acteur important, qui a une bonne visibilité même s’il y a de la concurrence à l’échelle internationale. On y travaille ! »
Cet article Alicia Mayeuf-Louchart, récompensée pour ses travaux sur les cellules souches est apparu en premier sur Région Hauts-de-France.
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